Nos ancêtres entre Pays de Nied et Warndt

Nos ancêtres entre Pays de Nied et Warndt

Le clergé régulier issu du Pays de Nied pendant la Révolution

La sécularisation des biens ecclésiastiques était synonyme de suppression des ordres religieux. Mirabeau disait " que la Nation salarierait les officiers de morale et d'instruction". C'était vrai en ce qui concerne le clergé séculier mais l’on fit aussi disparaître le clergé régulier, celui qui avait épousé la règle des Dominicains, des Augustins ou des Capucins. La nation s’accaparait les biens des couvents et en contrepartie elle assurait à chaque religieux une pension viagère moyennant quoi elle les mettrait dehors.

Ainsi la loi du 13/02/1790 ne reconnaissait plus les vœux monastiques mais elle abolissait les ordres et congrégations en France. Le 20 février 1790 on allait déterminer le taux de pension selon différentes catégories (moines rentés, moines mendiants, frères lais ou convers) et selon l’âge.

Le Pays de Nied a fait don d’un grand nombre de religieux et religieuses dont le sort sous les différents ordres pendant cette période trouble allait changer leur vie de contemplation. Cette liste d’hommes mais aussi de femmes du pays de Nied nous montre à quel point les vocations s’y sont épanouies, avant et pendant la Révolution, dans les couvents, abbayes, hôpitaux, écoles et prieurés. Ci-après le parcours et le sort de ces religieux obligés pour la plupart de fuir leur région ou d’être déporté.

 

LES COUVENTS D'HOMMES

 

Religieux de St Vincent de Metz

† Jean Paul WELTER

Né à Bouzonville le 06/10/1742, fils de Jean Baptiste WELTER, avocat et Anne HAMME. Il fait profession à St Vincent de Metz le 02/08/1750. Il quitte le monastère le 06/07/1792 en recevant 225 livres pour le premier quart de sa pension et se retira à Bouzonville puis entre dans le clergé constitutionnel.

 

Couvents des Minimes de Metz composé d’une petite communauté de 5 pères et 2 frères lais.

† Jean Pierre RENAUD

Né le 12/08/1710 à Ham-sous-Varsberg, fils de Jean Pierre, officier des nobles seigneurs de Varsberg et d’Agnès GOUTH. Il quitta la vie religieuse le 29/09/1790 pour se retirer à Varsberg en emportant meubles et effets à son usage.

 

Couvent des Grands Carmes

† Pierre LANGE

Né à Eblange le 22/08/1739, fils de Jean LANGE et Getrude GIHR. Il fait profession le 06/09/1767 à Metz sous le nom de Mathias de St Pierre. Il décida de rester au couvent.

 

Couvent des Capucins composé de 24 pères et 5 frères, il y avait une école de théologie.

† Pierre BAAR

Né à Helstroff le 23/07/1730, fils de Jean Baptiste BAAR et de Anne Catherine EILOF. Il fait profession à Chaumont le 01/08/1748, dit Père Simplice de Béning. Il était provincial de Champagne et lecteur en théologie.

† Louis BETTINGER

Né à Volmerange-lès-Boulay le 13/06/1747, fils de Jean Jacques BETTINGER et Marguerite GUIR. Il fait profession à Ste Ménéhould le 22/05/1772, dit Père Godefroy de Volmerange. Il était aumônier du dépôt de mendicité. Il restera à Metz, refuse le serment et continu son service d’aumônier jusqu’en septembre 1792 date de sa déportation, il franchira la frontière et ne se rend pas à Boulay auprès des Récollets irlandais qui devaient aussi recevoir les Augustins de Bitche.

† Claude PRINCE

Né à Boulay le 16 avril 1755, fils de Pierre PRINCE, tanneur et Jeanne STEINMETZ. Il fait profession à Metzle 10 mai 1776, dit Père François de Boulay. Il s’engagea dans l’église constitutionnelle.

† Nicolas WEBER

Né à Boulay le 14 mai 1755, fils de Jean Nicolas WEBER, marchand drapier et d’ Anne Marthe COLMER. Il fait profession le 20 mai 1776, dit Père Etienne de Boulay. Il s’engagea dans l’église constitutionnelle.

† Jean Paul HOLLINGER

Né à Mégange le 07/01/1756, fils de Jean HOLLINGER, tisserand et vigneron et Suzanne SCHNEIDER. Il fait profession à Etain le 21/02/1782, dit Père Maurice de Mégange. Il était aumônier de la conciergerie.

† Hyacinthe COURT

Né à Boulay le 25/03/1766, fils de Bernard COURT, cordonnier et d’Anne Madeleine BETTINGER. Il fait profession à Etain le 20/10/1789, dit Père Héliodore de Boulay.

 

Couvent des Dominicains ou jacobins de Metz composé de 4 religieux et 1 convers et d’affiliés c’est-à-dire de convers venus d’autres couvents dont :

† Jean Jacques MARCUS

Né à Macker le 17/11/1726, fils de Simon MARCUS et Catherine BOULANGER, dit Frère Dominique. Il prête à Rennes le serment de liberté et d’égalité le 25/08/1792, quitte cette ville le 10/01/1794 et s’annonce le 20/11/1794 dans le district de Metz, d’où il sort pour se retirer dans son village natal. Il y vit encore le 19/07/1798. Il prête le serment de haine à la royauté le 22/09/1797.

 

Abbaye de Pierremont (District de Briey) de l’ordre des chanoines réguliers du St-Sauveur composé de 23 religieux dont :

† François Joseph MARCUS

Né à Bouzonville, fils de François MARCUS et Catherine JOLY. Il retourna dans sa famille à Bouzonville et gagna ensuite avec son frère Rémi, vicaire d’Abreschviller, l’étranger où il s’établit et était en 1825 professeur à l’école militaire de Munich.

 

Couvent de St Jean-lès-Marville composé de 9 religieux prêtres, 4 frères lais, d’un  frère et d’une sœur.

† Pierre WITTICH

Né en 10/1743, dit Père Sulpice de SCHWERDORF. Il se rendit en janvier 1791 au couvent de Sedan pour y continre la vie commune, mais la maison fut supprimée et demeura à Sedan jusqu’au 04/09/1792. Ce jour-là revenant de dire la messe, il est attaqué par un garde national qui le saisit et le menace de le percer de son sabre, s’il ne quitte aussitôt la ville : cette scène provoqua un rassemblement et une émeute. Le capucin peut cependant se retirer à la maison commune où on lui donne le conseil de sortir de la ville sous un déguisement. Il se rend alors au couvent de Mouzon, qui subsiste encore, puis va de là passer quelques jours chez un curé luxembourgeois près de la frontière. Quand il veut rentrer à mouzon, toutes les maisons religieuses sont supprimées. Après un séjour d’un an dans le pays de Bouillon, il passe chez les capucins de Stavelot, va à Aix-la-Chapelle, à rochefort, où il est en juillet 1794, à Hotton, et, les arméesfrançaises avançant toujours, il se dirige vers le Rhin, qu’il dépasse même, ; puis revenant sur ses pas, il s’établit à nouveau à Hotton, où il est arrêté et amené à Namur. Le tribunal de cette ville le renvoie devant le département des Ardennes. Cette administration l’interrogea le 11 amrs 1796,  et le déclara émigré pour être sortit de France sans y être obligé par la loi du 26/08/1792, puisqu’il n’était pas fonctionnaire public. Ll est probable qu’il fut ensuite reconduit hors des frontières. Après le Concordat de 1805, il n’exerça pas le ministère ; il vécut retiré à Sedan, où il décéda en 1815.

 

Capucins de Thionville composé de 10 religieux, 4 frères lais, 2 frères donnés et sœurs données.

† Claude BARTHEL

Né à Sierck le 24/10/1736, fils de Georges BARTHEL et d’Anne NENNIG, dit Père Claude de Sierck.

† Jean Albert ABREISTROFF

Né le 07/11/1748, fils de Christophe BREISTROFF et Marguerite STRALEN, dit Père Armand de Rodemack.

† Pierre THOMAS

Né à Basse-Yutz le 15/07/1751, fils de Nicolas THOMAS, tailleur d’habits et Marie HUNGRINGER , dit Père Vital de Thionville.

 

Couvent des Augustins composé de 6 prêtres, un frère lai et un frère donné.

† Jean Baptiste François MICK

Né à Guinglange le 07/04/1748, fils de Nicolas MICK et Marguerite BEGBE ,, professeur de rhétorique et de seconde, profession le 01/04/1776, il était régent du collège, administrateur de la cure de Thionville jusqu’en novembre 1791 puis curé de Rodemack et d’Aboncourt.

 

Couvent des Chartreux Ste Sixte de Rettel composé de 17 pères et 3 frères en 1790.

† Jean Nicolas GADE

Né à Ottonville le 22/01/1744, fils de Jean GADE et Anne Marie BECKER, dit Père Sixte, prieur et visiteur de la province du Bas-Rhin, profession à Rettel le 06/08/1764.

Le prieur et son frère Pierre né le 02/01/1742, prieur de la Chartreuse de Molsheim, qui était venu le rejoindre à Rettel se retirèrent après avoir prêté le serment de liberté et d’égalité à Ottonville le 18 mai 1793. Ils étaient considérés comme suspect d’un mandat d’arrêt lancé par deux commissaires du département. Le 18 juin 1793 ils obtenaient de la commune de Metz l’autorisation de résider dans cette ville mais à charge de faire le service dans la Garde Nationale et de se munir de vivre pour 6 mois.Les conditions ne leur plurent sans doute pas et ils retournèrent à Ottonville. Obeïssant à l’arrêté de Mallarmé du 15/01/1794, ordonnant à tous les prêtres de se rendre au chef-lieu de leur district, ils allèrent habiter Boulay jusqu’au nouvel arrêté du 4 mai 1794  qui les envoyait en détention à la citadelle de Verdun. Puis on les retrouve à Sierck où Nicolas prête le serment de haine à la royauté en y exerçant le culte, c’est là qu’ils attendent le Concordat en 1805.

Les Chartreux, en quittant leur couvent, emmenèrent le matériel et les outils du métier qu’ils exercèrent. Il demandèrent même qu’il fût permis à chacun de garder le calice et les ornements des quatre couleurs qui étaient à leur usage personnel. Malgré cela, plusieurs religieux enlevèrent leur ornement, que le district dut récupérer. Mais tout ne fut pas rendu : le Père Sixte Gadé laissa des objets précieux à l’église d’Ottonville provenant de la Chartreuse.

† Jean Nicolas WAGENER

Né à Ottonville le 03/03/1725, fils de Nicolas WAGENER, laboureur et d’Eve BAUR, dit Père Philippe, profession à Rettel le 28/05/1752. Il décida de se retirer des Chartreux.

Jean Nicolas Wagener se retira à Boulay le 22 novembre 1792 chez son neveu Jacques Wagener, notaire et prête ensuite le serment de liberté et d’égalité. Il meurt le 28 juillet 1798.

† Pierre DALSTEIN

Né à Diding le 28/08/1744, fils de Jacques DALSTEIN et Marie DALSTEIN, profession à rettel le 22/07/1768.

Pierre Dalstein prêta à Rettel le 24 novembre 1792 le serment de liberté en y ajoutant…. « qu’avec  la liberté et l’égalité civiles, les propriétés demeurent sacrées et que chaque citoyen doit fidélité à sa patrie, de même qu’une juste défense, convenable à son état et à ses moyens… ». Il demeure ensuite à Diding son village natal chez ses frères et sœurs. Une lettre de l’administration du canton de Bouzonville du 17 novembre 1798 dénonçait au département qu’il refusait de prêter le serment de haine, comme c’était son droit puisqu’il n’était ni salarié de l’Etat ni fonctionnaire mais simplement pensionnaire, qu’il existait même une rétractation du serment de sa part et que dans le canton,  il passait pour dire de « bonnes messes ». Il meurt à Boulay chez l’un de ses frères le 29 juillet 1800.

† Jean Nicolas CORDIER

Né à Boulay le 12/07/1764, fils de Philippe CORDIER et Catherine DOURTHE, profession à Rettel le 11/09/1785, dit Père Hughes. Il décida de se retirer des Chartreux.

Cordier prêta le serment de haine à la royauté à Rettel. Arrêté en 1793 comme suspect et enfermé à la maison de la Doctrine, condamné à la déportation sur les pontons de Rochefort.

† Nicolas KOPPE

Né à Roupeldange le 28/10/1762, fils de Jean KOPPE et Catherine BOULANGER, profession à Rettel le 06/10/1785 dit Père Anthelme. Il décida de se retirer des Chartreux. Il s’établit à Eblange, c’est de là qu’il émigra.

† Jean FRISCH

Né en 1764 à Momerstroff, fils de Nicolas FRISCH, cordonnier et Marguerite MICK, dit Père Hilarion, naturalisé en avril 1786, profession à Rettel le 09/07/1786. Il décida de se retirer des Chartreux.

 

Abbaye Cistercienne de Villers Bettnach composé en 1790 de 10 religieux prêtres et 4 frères lais.

† Pierre CABE

Il était frère lai. Né le 10 janvier 1732 à Boulay fils de Jean CABE , tonnelier etAnne Marie BECKER. Il se retira à Boulay où il prête le serment de liberté le 26 septembre 1792 et de haine à la royauté le 21 janvier 1798.

† Samson DICOP

Il était frère lai, dit frère Benoit, né le 29 juin 1758 à Gomelange, fils de Jean DICOP, laboureur et Anne MARGUERITE NENNIG. Il revient à Gomelange, y prêta le serment le 4 octobre 1792 et le 26 janvier 1799 devant l’administration du canton de Hestroff celui de haine à la royauté.

 

Récollet de Boulay

† Pierre SCHNEIDER

Dit frère Joseph, né le 15 février 1721, profession le 17 novembre 1747.

† François SCHNEIDER

55 ans, profession le 25 avril 1764.

† Pierre WENNER

Né le 15 février 1737 à Brettnach, fils de Bernard WENNER, laboureur et Anne CRAUSER, profession le 13 mars 1767.

 

Abbaye cistercienne de Freistroff

† Philippe BRANDEL

Frère convers, né le 18 janvier 1726 à Ottonville, fils d’André BRANDEL, tisserand et Angélique WEISS. Profession le 7 mai 1752. Il réside à Freistroff lors de son arrestation et de sa déportation sur les pontons où il devait mourir pour avoir refusé le serment du 14 août 1792.

 

Abbaye de Wadgassen

† André DANIEL

Diacre, secrétaire du châpitre, né à Bouzonville le 5 octobre 1767, fils de Jean DANIEL et Catherine HEGUAY. Il résidait à l’abbaye.

† Pierre STREFF

Né le 1er novembre 1736, curé de Coume depuis le 28 janvier 1779, résidait en dehors de l’abbaye.

† Antoine MULLER

Curé de Merten depuis le 15 décembre 1793, il résidait en dehors de l’abbaye.

 

Augustins de Sarrelouis composé de 6 religieux prêtres et 3 frères lais.

† Etienne BRIVE

Docteur en Sorbonne, prieur, né à Famck le 4 janvier 1732, fils de Nicolas BRIVE, longtemps régent d’école à Ham, et d’Elisabeth SCHLITTER. Il fait profession à Sarrelouis le 10 juillet 1753 ; émigra à Trèves en juillet 1793.

† Pierre LORRAIN

Né le 19 janvier 1755 à Gaweistroff, fils de Adam LORRAIN, et Anne Marie KIRCHER, il fait profession le 22 mai 1776. Il s’engagera dans le culte constitutionnel et sera élu à la cure de Villing en mai 1791.

† François ERMANN

Frère lai, dit frère Ambroise, né le 6 février 1728 à Volmerange les Boulay, fils d’André ERMANN, habitant de Boulay, et d’Anne Marie ALBERT. Il fait profession le 12 décembre 1762. Il se retira de la vie monastique.

 

Capucins de Listroff

† Nicolas REINERT

Frère lai, né le 7 octobre 1714 à Boulay, profession à St Dizier le 12 août 1737, dit frère Benigne de Boulay.

† Jean Nicolas CABE

Dit père Daniel de Boulay, venu de Mouzon, plus tard sera déporté sous le Directoire.

† Simon LINDEN

Dit Père Christophe de Téterchen, né le 11 avril 1749, profession le 13 mai 1770, venu de Charleville.

† Jean HEITZ

Frère lai Georges de Bouzonville, né à Vaudreching le 27 février 1758, profession le 27 décembre 1780, venu de Phalsbourg, où il voulait se retirer auprès de son père, âgé de 70 ans. Il meurt au couvent de Stadtberg en Wesphalie le 16 juin 1806. « C’était un bon religieux » écrit-on à cette occasion. « Nous le regretterons tous ».

 

Conclusion :

La loi du 13 février 1790 supprimant les ordres religieux n’accordait aucun délai aux communautés d’hommes :s’ils voulaient continuer la vie commune on leur désignait des maisons de réunions où plusieurs ordres pouvaient se regrouper.Toutefois les établissements publiques et de charité étaient provisoirement maintenus. Que deviennent ces moines ? Ceux qui étaient non mosellans s’en retournèrent chez eux, certains, douteux  se marièrent cessant toute vocation. Certains deviennent précepteurs. Le culte constitutionnel recrute parmi le reste une bonne partie de ses ministres dont plusieurs se marièrent. Ceux qui restent fidèles à leurs ordres, beaucoup ne voulait pas prêter le serment de liberté-égalité, partir pour l’étranger en même temps que les prètres refractaires du clergé paroissial. Seul une dizaines de nos religieux furent déportés sur les pontons de Rochefort en 1794 et trois furent condamnés par le Directoire et moururent en Guyanne. Plusieurs exercèrent pendant le Révolution le ministère clandestinement.

 

LES COUVENTS DE FEMMES

 

Les Bénédictines

 

Monastère des Bénédictines de St Avold composé de 8 religieux de chœur, 2 converses et 2 sœurs données (Inventaire du 8 juillet 1790 par la municipalité)

† Catherine ALBERT

Dite Victoire, prieure, née à Boulay le 30 mars 1723, fille d’André ALBERT, maître de la Poste aux Chevaux et de Marguerite MULLER, profession le 12 septembre 1745. Elle se retira  avec Barbe GINOT , une autre bénédictine, à Boulay où elles prêtèrent le 01/10/1792 le serment de liberté-égalité , la seconde ajoutant une promesse de soumission aux lois françaises ; elles y résidaient encore fin juillet 1798. Une autre bénédictine, E. COSTER, vint rejoindre ses compagnes à Boulay en 1795 puis les quitta en 1796.

† Marguerite GRINEWALD

Dite Anastasie de St Etienne, taurière, née à Bouzonville le 25 janvier 1753, fille de Georges GRINEWALD, marchand et Catherine ROBERT, profession le 25 avril 1773. Elle s’établit à Bouzonville, prêta le serment de liberté le 18 septembre 1792 à Freureu lès Faverney où elle se trouva au moment de la publication de la loi puis revint à Bouzonville où elle résidait en septembre 1798.

† Madeleine de CHAIS

Dite Sébastienne, née  en 1718, fille de Jacques de CHAIS, directeur général des Ponts et Chaussées de Lorraine et ancien capitaine des gardes du Duc de Lorraine et de Marie Françoise Georges de CHELAINCOURT, profession en 1737.

Les religieuses déclarent à cette époque quitter la vie commune. Sébastienne CHAIS, infirmière, sortit peu après, avec la permission de l’évêque en date du 4 octobre 1790 et des supérieures, en emportant le mobilier de sa chambre et alla se faire soigner chez sa sœur à Charleville sous Bois où elle meurt le 7 avril 1791. Mr Caillox de Valmont, époux de sa sœur Louise, qui l’avait nourrie et entretenu à Charleville, réclama la pension qui lui revenait jusqu’à son décès. Elle lui fut accordée par le département le 14 octobre 1791. Un frère, Joseph Antoine de Chais était bénédictin et mourut à Charleville sous Bois le 3 juin 1792. Une sœur, Marie Anne, pensionnaire perpétuelle chez les religieuses de Ligny, vint aussi se retirer à Charleville.

 

Bénédictine de Ste Glossinde de Metz composé de 10 religieuses et une postulante, 7 converses et 1 affiliée ainsi que 4 chanoines ou chapelains.

Hélix de Gayffier

Dite de Ste Félicité, née le 17 février 1760, fille de François de Gayffier et Marie de CASTELLAS fait profession le 23 septembre 1783. Elle déclara au district qu’elle se retirerait à Guinglange.

 

Monastère des Bénédictines de Montigny composé de 13 religieuses de chœur.

† Marie Suzanne GODEFROY ( GUITTIENNE LEVY, juive convertie)

dite Marie Anne, née à Sierck le 24 juin 1719 fille d’Isaac et Anne LEVY, fait profession le 13 juin 1741. La commune de Metz lui accorda un certificat de civisme le 8 novembre 1793.

 

Les Chanoinesses régulières

 

Prieuré royal de Ste Madeleine, occupé par des chanoinesses régulières de St Augustin avec à sa tête une abaisse bénédictine de Ste Glossinde de Metz. En 1790 on dénombre 16 religieuses de chœur et 4 converses.

† Marie Madeleine LORRAIN

Dite sœur de Ste Rose, née le 19 novembre 1712, fait profession le 9 mars 1732. Décédée à l’hôpital St Nicolas le 18 janvier 1796.

† Marie Madeleine CORDONNIER

Dite de St Louis, née à Hestroff le 1er octobre 1741, elle fait profession le 29 septembre 1767, fille de Jean Jacques CORDONNIER, échevin synodal et laboureur et de Jeanne TRITZ. Elle se retira à Volstroff le 27 octobre 1792 et en 1796 elle habite Helstroff.

† Anne BERNARD

Dite de Ste Geneviève, née à Eblange le 27 mars 1761, fille de Jean BERNARD et de Marguerite ZELLER, elle fait profession le 31 mai 1784. Elle se fixa à Ars Laquenexy chez son frère Mathias, curé, où elle obtient des certificats de civisme et oLe 4 février 1794 elle fait son exeat pour Hettange Grande. où elle resta jusqu’à la cessation du culte. . A la reprise du culte, son frère étant venu l’exercer à Florange, elle l’y rejoint puis après le Concordat en 1805 elle le suivit à Tiercelet, puis on ignore où elle se retira après la mort de frère le 2 janvier 1814.

† Elisabeth JUNGER

Dite sœur Monique, née à Metzervisse le 29 octobre 1761, fille de François, laboureur et Marguerite MOMPERT, profession le 23 mai 1784. Elle abandonne la vie religieuse le 14 mars 1791 et se retire à Metzervisse, puis revient à Metz où on la retrouve en 1796 et en 1804.

 

La Congrégation de Notre-Dame

 

Le couvent de Metz, fondé en 1623 rue du Pontiffroy reçu la visite du fondateur, Pierre FOURIER. Reconstruit de 1753 à 1757. En 1790 il accueille 21 religieuses de chœur, 5 sœurs converses et deux tourières.

† Catherine WEIS

Dite Thècle de Saint Joseph, supérieure, née à Boulay le 24 mai 1739, fille de Jean WEIS, fermier du domaine du Roi et d’Anne Marie MOUSELER. Elle fait profession le 18 août 1765.

Elle passa quelques temps à Boulay après l’évacuation de sa maison où elle prêta le serment de liberté le 1er octobre 1792. Elle revint à Metz où elle avait loué un logement pour 3 sœurs converses dont HAAS et GILLOT. Sœur Catherine WEIS fut néanmoins enfermé à la maison du Refuge puisqu’elle hébergeait des femmes suspectes. Ses biens furent séquestrés ainsi que ceux des trois converses qui en obtinrent plus tard la restitution au motif qu’elle avait fanatisée sa communauté et continuer à prêcher ses principes après sa sortie du cloître. Relaxé après la Terreur, Madame WEIS retourna le 10 août 1795 à Boulay et y mourut le 10 février 1805.

† Anne Catherine MARTIN

Dite Pélagie de Ste Victorine, née à Boulay en 1728, fille d’Alexandre MARTIN, marchand et de Marie HERMAN. Elle fait profession le 27 novembre 1759.

† Suzanne Françoise de STE MARIE

Dite Bernard, née à Kédange le 31 octobre 1746, fille de Claude DE STE MARIE et d’Anne Suzanne LEGRAND, profession le 11 août 1774.

†  Catherine de STE MARIE

Sœur de la précédente, née le 15 avril 1740, profession le 11 août 1774

Anecdote à propos de ces deux sœurs sur les suites engendrées par des vocations forcées.

Entrée en 1773 à la Congrégation de Metz « fort jolies et spirituelles  mais victimes de la nécessité qui les dépouillait pour soutenir leur famille et un frère en service ». Cependant elle faisait profession l’année suivante. Quelques année plus tard vint un séminariste qui fit la connaissance de Suzanne Françoise et s’éprit d’elle et résolu de l’enlever. Il lui demanda de sortir par un soupirail donnant sur le Pontiffroy où il l’attendrait pour courir les bals de la Comédie. Mais pendant l’un de ces absences on s’aperçut que la porte du soupirail était restée ouverte. On démasqua rapidement la coupable qui fut condamnée par le vicaire général à être enfermée pendant un an au pain et à l’eau. Après avoir vainement essayé de s’échapper, elle mit le feu au couvent mais avec peu de réussite dans cette tentative. Elle était encore en pénitence en 1790 puisqu’elle demanda par lettre à la municipalité de Metz d’ordonner à sa supérieure de la laisser parler à des étrangers au parloir, mais le maire lui fit savoir qu’elle était astreinte à la règle. La plus légère des deux sœurs, Catherine, sortit le 6 mai 1790 et sa sœur Suzanne Françoise le 12 mai 1790. Catherine resta à Metz jusqu’à fin février 1791, passa quelques temps à Sarreguemines puis s’établit à Hemestroff puis à Réling. Le minimum de pension qu’elle a obtenu ne lui suffira pas pour vivre : elle assaillira l’administration et écrit même au ministre de l’Intérieur (19/09/1791) mais sans succès. Sa sœur Suzanne Françoise se rend aussi dans le district de Sarrelouis, elle prête le 29 décembre 1792 le serment  de liberté-égalité. Finalement elle se maria en première noce avec Jean Mathias HOFFMAN Bernardin de Beaupré et en seconde noces avec André HUBER. Elles  reçurent l’absolution et le pouvoir  de contracter mariage. Catherine continua à habiter Réling où elle avait prêté le 22 septembre 1797 le serment de haine à la royauté. Suzanne habita longtemps Rémeling où elle se maria le 31 juillet 1804 et mourut subitement le 1er février 1832 à Waldwisse où le couple s’était retiré.

† Marie Catherine DEPPENWEILER

Dite Gabrielle, converse, née à Hestroff le 7 septembre 1739, fille de François DEPPENWEILLER, maçon et Marie Madeleine MIROLT, profession le 3 janvier 1765. Elle a prêté le serment de lIberté-égalité le 21 septembre 1792 et quitta Hestroff pour Corny (1815) au début de 1797.

† Suzanne HAAS

Dite Pierre Fourier, converse, née à Gaweistroff le 24 septembre 1753, fille de Jean HASS et Catherine KUNTZELER, profession le 5 août 1773. Elle passa à Bisten en mai 1794 puis à Villing o^viendra la réjoinre Catherine GILLOT EN 1815 qui habitait alors Gaweistroff.

† Anne Catherine GILLOT

Dite Marie Fourier, converse, née à Gaweisytroff le 16 février 1766, fille de Théobald GILLOT, laboureur, et de Anne Catherine KINCELER, profession le 1er octobre 1786.

 

Les Clarisses de Thionville, composé de 11 religieuses de chœur et une converse.

† Madeleine SCHARFF

Née à Sierck le 2 janvier 1745, fille de Jean Maurice, notaire de la prévoté et de Jeanne JOLIVALT, profession le 20 juillet 1772. Elle continua la vie commune et mourut  le 1er juillet 1793.

† Anne WELTER

Dite Françoise, née à Bouzonville le 28 juillet 1768, fille de Jean Baptiste WELTER, avocat, et d’Anne Françoise BOUVIER DU MOLARD, profession le 15 décembre 1788. Elle resta à Thionville mais quitta le couvent le 7 juillet 1790 où elle prêta le serment le Liberté et de haine à la royauté le 4 juin 1798.

 

Le monastère des tertiaires franciscaines, dit de Marienthal ou « sœurs grises »  de Téterchen.

Le couvent  fut habité en 1790 par 16 religieuses et une sœur converse

† Marie Cunégonde KRAUT

Supérieure depuis 1783, née à Valmont le 13 mars 1725, elle fit profession le 2 janvier le 27 janvier 1739. Elle décéda le 19 janvier 1792.

† Anne NEUMANN

Dite Madeleine, vicaire née à Boulay le 13 mars 1725, fille de Jacques, tanneur, et de Madeleine BETTINGER. Elle fit profession le 26 novembre 1745. Elle se retira à Boulay et décéda le 15 décembre 1792.

† Marguerite WEISS

Dite Thérèse, née à Boulay le 18 août 1731, fille de Jean WEISS, tanneur et d’a=Anne Marie HOFFMANN. Elle fit profession le 16 mai 1752.

† Anne Barbe BETTINGER

Dite Antoinette, née à Boulay le 10 septembre 1751, fille de Barthélémy BETTINGER, marchand drapier, et d’Elisabeth BASSOMPIERRE. Elle fit profession le 20 octobre 1772.

† Catherine ALBERT

Dite Victoire, née à Boulay le 20 octobre 1756, fille de Huber ALBERT, directeur de la poste aux chevaux, et d’Anne Marie SCHANG. Elle fit profession le 31 août 1779

† Marguerite ALBERT

Sœur de la première, dite Claire, née à Boulay le 18 janvier 1763. Elle fit profession le 12 décembre 1786.

Les 2 sœurs ALBERT après avoir habité quelque temps à Boulay revinrent au couvent en 1796, où elles louèrent des chambres au couvent puis se firent construire une maison dans le village. Elles ne prêtèrent pas le serment de liberté mais déclarèrent devant l’administration du canton d’Ottonville le 18 avril 1797 qu’elles se soumettaient aux lois de la République, elles moururent près de leur ancien monastère, Marguerite le 10 novembre 1826 et Catherine le 12 avril 1832.

† Marie Madeleine CLESSIENNE

Dite Sophie, née à Coume le 25 novembre 1757 et décédée le 27 mai 1791. Fille de Nicolas CLESSIENNE, laboureur et d’Anne Marguerite HAMANN, prise d’Habit le 21 févrie 1786.

† Anne Marguerite FISENE

Dite Françoise, née à Bettange le 18 avril 1762, fille de Nicolas FISENE, laboureur et d’Anne Marie DICOP. Profession le 8 mai 1787. En septembre 1796 elle vivait à Bettange, elle n’avait pas prêter le serment de liberté.

† Marie BURTIN

Dite Félicité, née à Helstroff le 24 août 1762, fille de Jean Baptiste et d’Anne REMY. Profession le 20 mai 1788. Elle se retira à Hestroff et y vivait en 1815 et mourut à Varize le 28 avril 1827.

† Anne Catherine CRAUSER

Née à Téterchen le 20 mars 1742, converse, fille de Nicolas CRAUSER, laboureur et Marie Catherine SCHOUMACHER, elle était attaché à la maison par contrat du 17 février 1773. Elle mourut le 3 novembre 1796.

† Irmine SCHMITT

Converse, dite Marie Joseph, née à Boulay le 21 janvier 1744, fille de Jean Pierre SCHMITT, marchand et  Marie PRETERICES, profession en 1762. Elle fut transférer le 14 décembre 1785 à Lunéville : vocation un peu douteuse puisqu’on avait retardé pendant un an sa prise d’habit.

 

Conclusion :

Les femmes religieuses sont restées plus fidèles à leur vocation que celle des hommes mais elles furent aussi plus favorisées par la loi qui leur permettait de rester dans leur maison tout en autorisant celles qui le demandaient à sortir immédiatement.

Les franciscaines de Téterchen ne connurent aucune défection. Mêmes chassées de chez elles, elles continuèrent leur ancienne vie autant que possible. Elles se regroupèrent souvent à la campagne où les municipalités étaient plus tolérantes.



04/08/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres